La gestion du niveau d’eau du Grand lac Saint-François

(NOTE : Voici un article préparé à notre demande par le Centre d’expertise hydrique du Québec sur la gestion du niveau de l’eau du GLSF. Il est particulièrement intéressant pour connaître les critères utilisés par le Centre pour régler le niveau tout au long de l’année. Il a été publié dans le journal le Cantonnier au mois de juin 2015. 

Michel Provencher, responsable des Communications,  Association du Grand lac Saint-François Secteur Sud)  

La gestion du niveau d’eau du Grand lac Saint-François

par le :

Centre d’expertise hydrique du Québec

2015

Le barrage Jules-Allard, avec la capacité de retenue qu’on lui connaît aujourd’hui, a été construit en 1917 dans le but de régulariser les forces de l’eau de la rivière Saint-François, d’emmagasiner la crue printanière et d’aider au contrôle des inondations. C’est le Centre d’expertise hydrique du Québec (CEHQ), pour le compte du gouvernement du Québec, qui en assure aujourd’hui la gestion en tenant compte de diverses priorités.

Le CEHQ possède plusieurs stations de mesure des niveaux et des débits dans le bassin versant du Haut-Saint-François. Les ingénieurs spécialisés procèdent quotidiennement à l’analyse des conditions observées et des prévisions et déterminent si des changements d’ouverture des vannes sont requis.

En outre, un ingénieur, disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, dispose d’un système d’alarme qui l’avertit de tout niveau ou débit irrégulier. Il peut donc prendre rapidement les mesures qui s’imposent (modification des ouvertures, déclenchement des mesures d’urgence, etc.) avec la collaboration des employés du Centre de services de Weedon.

Le Grand lac Saint-François, source principale de la rivière Saint-François, constitue un plan d’eau de premier choix pour la villégiature en Estrie et il est peuplé de plusieurs espèces de poissons. Les besoins des riverains et les besoins fauniques sont donc pris en compte dans la gestion du barrage. À cette fin, le réservoir est rempli en partie au 15 avril pour des contraintes en lien avec la fraie du doré et, par la suite, le CEHQ s’assure du maintien d’un niveau plus élevé au Grand lac Saint-François pour la saison estivale pour satisfaire les besoins des villégiateurs. En contrepartie, le maintien de ce niveau durant cette période diminue la capacité d’intervention lors de crues éclairs et limite la production d’électricité.

Entre l’Action de grâce et la crue printanière, la vidange du réservoir pour la production hydroélectrique et le contrôle des inondations sont des priorités. Le CEHQ se prépare à emmagasiner la crue printanière pour contribuer à réduire les risques d’inondation.

Contraintes de gestion et ordre de priorité selon la période de l’année

Priorité En tout temps
1 Sécurité de l’ouvrage
2 Contrôle des inondations en aval de l’ouvrage
3 Maintien d’un débit minimal de 5 m3/s
  De l’Action de grâce Du 1er avril Du 1er juillet
  au 31 mars au 30 juin à l’Action de grâce
4 Production
d’électricité
Besoins fauniques

– Atteinte de 286,20 m au 15 avril
– Maintien d’un débit de 10 m3/s

Maintien d’un niveau
entre 288,50 m et 289,57 m

pour la villégiature

5 Vidange du réservoir Atteinte et maintien

du niveau de 288,50 m pour la
villégiature

Production
d’électricité
6 Production d’électricité

Le barrage Jules-Allard se doit d’être conforme à la Loi sur la sécurité des barrages et à son Règlement. Le CEHQ réalise régulièrement des inspections et fait les travaux d’entretien qui s’imposent lorsque des irrégularités sont détectées. Une étude exhaustive de l’état du barrage (stabilité, état des équipements, révision de la crue de sécurité et capacité d’évacuation) est en cours.

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