RAPPORT SUR LA NAVIGATION DE PLAISANCE AU GLSF EN 2019

Voici le résumé de ce rapport. Pour li lire au complet cliquez ici:

Le Regroupement pour la protection du GLSF en collaboration avec le Parc national de Frontenac 

Étude sur la navigation de plaisance au Grand lac Saint-François 

Michel LAMONTAGNE
Biologiste, membre du CA et ancien président de l’AGLSF — secteur sud 

Par sa beauté, sa grandeur, la qualité de ses eaux et la proximité du parc national de Frontenac (PNF), le Grand lac Saint- François (GLSF) attire de nombreux plaisanciers adeptes des embarcations nautiques. Pour ces raisons, le Regroupement pour la protection du GLSF (RPGLSF) a produit en 2019, avec la collaboration du PNF, une étude intitulée Les impacts de la navigation de plaisance sur la biodiversité, la qualité de l’expérience et la sécurité des usagers du Grand lac Saint- François. Nous ferons ici un bref résumé de cette étude. 

Tout en étant une activité très appréciée par les villégiateurs, la navigation de plaisance peut, si elle est mal encadrée, avoir des conséquences sur la qualité des lacs, leur biodiversité et la qualité de vie des citoyens. L’étude résume bien les impacts potentiels que peut avoir la navigation, notamment en matière de pollution de l’eau, de pollution sonore, d’érosion des rives, d’impacts sur la faune et la flore ainsi que sur la propagation des espèces envahissantes. 

Elle produit de plus un inventaire des services offerts, des équipements et des infrastructures présents autour du lac. Les sites suivants ont été répertoriés : marinas, rampes de mise à l’eau, sites d’accostage, stations de lavage, stationnements et principaux points de service. La carte ci-dessous montre la localisation de ces principaux sites offerts à la navigation de plaisance. 

Un sondage en ligne auprès des usagers du GLSF a été réalisé afin de mieux connaître les problématiques auxquelles ils font face. Cela permettra également de répondre au mieux à leurs attentes tout en protégeant les milieux naturels et la qualité de l’eau. 

Quelques résultats de ce sondage sur les activités et les équipements utilisés 

Embarcations utilisées : les trois quarts des utilisateurs du lac utilisent principalement une embarcation motorisée, et 24 % préfèrent les embarcations légères, telles que canots, kayaks ou catamarans. 

Puissance des moteurs : les embarcations naviguant sur le Grand lac ont une puissance variant de 2,5 à 620 forces et sont d’une longueur comprise entre 8 et 32 pieds. Il est à noter que la majorité des embarcations naviguant sur le GLSF possède un moteur de puissance inférieure à 350 forces et ayant une longueur comprise entre 15 et 25 pieds. 

Mise à l’eau : selon leurs dires, 91,8 % des participants mettent leur embarcation à l’eau uniquement sur le GLSF, les 8,2 % restants utilisant d’autres plans d’eau, nombreux, comme le lac Aylmer, le lac Memphrémagog, le lac Drolet, le lac Mégantic, mais également le fleuve Saint-Laurent, les rivières Bécancour et Saint-François. 

Activités réalisées par les plaisanciers sur le GLSF : la pêche est l’activité favorite des usagers du Grand lac. En effet, 55 % des personnes sondées déclarent pratiquer la pêche, dont 14 % la pratiquent régulièrement. Les sports nautiques arrivent en 2e position : environ 44 % des personnes sondées disent faire du ski nautique, 41 % pratiquent le Wakeboard et 44 % pratiquent de la chambre à air. Aussi, 40 % des personnes interrogées accostent occasionnellement sur les rives du parc national de Frontenac et 5 % y accostent régulièrement. Les marinas sont quant à elle utilisées par plus de la moitié (56 %) des répondants. La promenade et l’ancrage dans les baies ont aussi été mentionnés comme activités favorites. 

L’utilisation des équipements et infrastructures du GLSF par les plaisanciers : il faut rappeler que 94 % des personnes sondées ont une propriété en bordure du lac. Cela explique pourquoi 41 % des usagers du Grand lac utilisent principalement une rampe de mise à l’eau privée. Parmi les rampes de mise à l’eau connues, celle du barrage Jules-Allard reste la plus fréquentée avec 24 % de plaisanciers qui y ont recours régulièrement et 19 % qui l’utilisent occasionnellement. Les autres rampes de mise à l’eau sont peu utilisées par ces répondants, avec plus de 84 % qui ne les utilisent jamais. 

La seule station de vidange gratuite et accessible à tous, au parc municipal de Lambton, semble faiblement utilisée par les usagers du lac, car très peu d’embarcations sont équipées de toilette. La station de lavage du parc municipal de Lambton paraît également très peu utilisée. Les plaisanciers du lac préfèrent utiliser une station de lavage privée ou laver leur embarcation chez eux. Néanmoins, 108 personnes sur 157 déclarent ne jamais utiliser ni la station de Lambton ni une station de lavage privée. 

La perception des plaisanciers sur les problématiques présentes sur le GLSF 

En ce qui concerne les problématiques liées aux équipements et à leur répartition autour du lac, 46 % des usagers du GLSF n’ont pas identifié de problèmes, mais 32 % ont répondu positivement. Ces derniers sont principalement préoccupés par le lavage de bateau et la propagation d’espèces exotiques envahissantes (EEE). Ils notent le manque de stations de lavage dans le secteur nord et l’absence de réglementation concernant l’obligation de lavage des embarcations avant la mise à l’eau. De nombreux répondants ont également mentionné le fait qu’il y a peu de restaurants ou de dépanneurs autour du lac. En ce qui concerne l’environnement, l’érosion des rives par les vagues surdimensionnées est la première préoccupation. Le lavage des embarcations et les rejets d’eaux usées dans le lac viennent en deuxième position. 

Les résultats du sondage terrain 

Le sondage terrain a permis de recueillir les habitudes et avis des usagers du lac qui ne sont pas résidents riverains du lac. Ce sondage a été réalisé sur quatre journées lors des vacances de la construction, soit les 24, 25, 26 et 27 juillet 2019 à la rampe de mise à l’eau du barrage Jules-Allard. En 2017, sur 145 plaisanciers ayant mis leur embarcation à l’eau, 34 % avaient utilisé la rampe de mise à l’eau du barrage Jules-Allard et 23 % celle du pont de fer. L’objectif principal était de savoir d’où provenaient les usagers de cette mise à l’eau et s’ils naviguaient sur plusieurs lacs dans la saison. En quatre jours, 80 personnes ont été interrogées. Ces plaisanciers résident dans des municipalités relativement proches. Par ordre d’importance : Thetford Mines, Saint- Joseph-de-Coleraine, Victoriaville, Sainte- Marie, Lévis et Québec. 

Lors de ce sondage, il a été observé que très peu d’embarcations possédaient des toilettes à bord. De fait, une des remarques récurrentes était l’absence de toilettes sur le site du barrage. 

De plus, la majorité des répondants disent laver leurs embarcations chez eux, à chaque sortie. Mais, certains usagers ont déclaré n’effectuer aucun lavage, car ils ne connaissaient pas les problématiques des EEE. Cela démontre l’importance de faire de la sensibilisation sur le GLSF. Une problématique recensée ces dernières années par le PNF est le bruit lié à la navigation de plaisance. En effet, les campings du parc sont situés majoritairement en bordure de lac. Ceux situés dans la baie Sauvage et dans la baie de la rivière aux Bluets sont régulièrement dérangés par le bruit des moteurs ou de la musique trop forte provenant des bateaux de plaisance. Les résidents situés près de l’embouchure de la rivière aux Bluets se plaignent fréquemment du bruit des embarcations motorisées. 

Résumé des plus importantes problématiques liées à la navigation 

Pour conclure, à la suite des sondages réalisés et du diagnostic, résumons les principales problématiques relevées sur le GLSF : 

1- Propagation du Roseau commun et de la Renouée du Japon 

2- Insuffisance de panneaux de sensibilisation aux EEE sur l’ensemble du Grand lac 

3- Manque de stations de lavage de bateaux : une seule située dans le secteur nord à Lambton 

4- Pollution sonore provenant des bruits de moteurs ou de la musique des embarcations : impacts négatifs sur les riverains et clients du PNF 

5- Vitesse excessive des embarcations sur le lac 

6- Manque de stations de vidange des eaux usées : une seule gratuite et accessible à tous (parc municipal de Lambton), située trop loin pour les bateaux circulant dans le secteur nord 

7- Accostage non autorisé sur les rives du parc national de Frontenac et dégradation du milieu naturel 

8- Mise à l’eau de nombreuses embarcations provenant des régions environnantes 

9- Peu de services de restauration autour du lac 

10- Stationnements inadaptés à la fréquentation élevée des sites 

11- Absence de panneaux informatifs importants pour la sécurité et la cohabitation des usagers (réglementation nautique, couleur des bouées et autres) sur certains sites très fréquentés 

12- Absence de prévention contre les EEE et absence d’obligation de laver son embarcation 

13- Rejets d’eaux usées, notamment dans le secteur de Sainte-Praxède 

14- Érosion des rives due aux vagues surdimensionnées. 

Recommandations 

Conséquemment, le rapport propose un certain nombre de recommandations très pertinentes : 

• Lutter contre les espèces exotiques envahissantes sur le GLSF 

• Mettre en valeur la station de lavage et de vidange du parc municipal de Lambton 

• Mettre en place des panneaux de sensibilisation 

• Conserver la quiétude de la baie Sauvage et de la rivière aux Bluets 

• Limiter la pratique des activités dans certaines zones 

• Caractériser les zones sensibles pour mieux les protéger 

• Encadrer les événements nautiques sur le GLSF 

• Adopter un règlement municipal pour rendre le lavage de bateaux obligatoire 

• Instaurer des zones pour la pratique des sports nautiques 

• Instaurer une zone « pas de vagues » proche du rivage pour remplacer la zone de 10 km/h 

• Améliorer le site du barrage Jules-Allard (quai, toilette, stationnement, station lavage) 

• Ouvrir une station de vidange accessible au grand public à la Marina Camping Le Grand Bleu 

• Anticiper l’installation d’une nouvelle rampe de mise à l’eau au pont de fer. 

De plus, concernant le statut du GLSF, le rapport propose certaines pistes de réflexion : 

• Aires fauniques communautaires (AFC) du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs : voir l’exemple du Lac-Saint-Jean ; 

• Programme des Régions nautiques (Québec Stations nautiques) : une initiative de l’Alliance de l’industrie nautique du Québec.